vendredi 25 mars 2011

Cinq questions clés pour le second tour des cantonales

Source : Le Figaro


INFOGRAPHIE - Le scrutin de dimanche dernier a été marqué par une abstention record pour des cantonales et par la percée du Front national qui maintient ses candidats dans 403 cantons.


Dimanche dernier 460 cantons ont élu leur conseiller général dès le premier tour. 1 566 sièges restent à pourvoir.


Quelle abstention au second tour ?


Au premier tour, l'abstention avait atteint le score record, pour des cantonales, de 55,63%. Certains ont voulu y voir une faible mobilisation de l'électorat de la majorité. Lundi, François Fillon l'interprétait ainsi comme une «marque de défiance à l'égard de la majorité et du gouvernement». Mais, selon une étude Ipsos pour France Télévisions, l'électorat de la majorité présidentielle est nettement plus mobilisé que celui du PS (45% d'abstention seulement contre 48%). Les sympathisants du FN auraient boudé les urnes dans une proportion encore plus grande (53%). Paradoxe, le parti qui a le plus reculé au premier tour - l'UMP - serait celui qui a le mieux mobilisé son électorat. Le PS et le FN disposent à l'inverse de marges de progression plus importantes en cas de hausse de la participation. Pendant l'entre-deux tours, le débat sur les consignes de vote à droite pour le deuxième tour a jeté la lumière sur des élections jusqu'alors peu médiatisées.


Combien d'élus du Front national ?


Présent dans près de 1500 cantons au premier tour, 403 candidats du FN ont décroché leur billet pour le second tour. Pour le parti de Marine Le Pen, qui ne dispose d'aucun élu dans les conseils généraux sortants, l'élection d'un seul frontiste serait déjà une victoire. Leurs chances les plus sérieuses se trouvent dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et des Bouches-du-Rhône, où 51 candidats du FN affronteront la gauche après avoir éliminé ceux de la majorité présidentielle. Dans tous ces cantons, les électeurs de la majorité présidentielle ont les clefs du scrutin. À charge pour eux, d'ici dimanche, de savoir quelle consigne ils suivront dans toutes celles énoncées par la droite: s'ils voteront pour un «candidat socialiste» (comme Jean-Louis Borloo les y invite), pour un «candidat républicain respectable» (Alain Juppé), «contre le FN» (François Fillon), «blanc» (Xavier Bertrand) ou en leur âme et conscience en suivant le «ni alliance avec le FN, ni front républicain» édicté par Jean-François Copé.


Quelle alternative pour les électeurs du FN ?


Dans près d'un millier de cantons, les candidats du FN ont été éliminés au premier tour, malgré des scores parfois supérieurs à 25% des suffrages. Au second tour, l'attitude des électeurs qui s'étaient prononcés pour ces candidats sera donc décisive. Consciente que ces réserves de voix pourront faire la différence dans plusieurs départements tangents, l'UMP a tout fait pour ne pas s'aliéner ces électeurs. En prônant la stratégie du «ni alliance avec le FN, ni front républicain» pour les cantons où elle est absente du second tour, l'UMP espère de bons reports de voix là où le FN a été éliminé. Ces transferts, qui restent difficiles à mesurer même après le scrutin, pourraient permettre à la droite de conserver des départements en difficulté (comme le Jura où aucun candidat FN n'est qualifié pour le second tour), voire de prendre quelques conseils généraux à la gauche.


• Le front républicain fera-t-il le plein à gauche ?


À gauche, le débat a fait long feu sur la stratégie à suivre en cas de duel UMP-FN. Le front républicain est la règle: les électeurs de la gauche sont invités à apporter leurs voix au candidat de droite, comme ils l'avaient fait pour Jacques Chirac au second tour de la présidentielle de 2002. Mais certaines résistances se font sentir, notamment dans les rangs du Front de gauche. «Pour lutter contre le feu de l'extrême droite il ne sert à rien d'appeler à voter pour les pyromanes de l'UMP», dit ainsi Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche.


• Comment savoir qui sort vainqueur dimanche soir ?


Les résultats pourront être comparés à ceux des cantonales de 2004: la gauche avait alors recueilli au second tour 51,5% des suffrages au niveau national contre 42,5% pour la droite et 4,84% pour le FN. Il faudra également voir dans quel sens évolue la balance des présidences de départements (aujourd'hui 58 à gauche et 44 à droite). Mais ces deux échelles de mesure pourraient très bien, au final, évoluer assez peu par rapport au précédent scrutin. Dans ce cas, un certain nombre de victoires symboliques (la prise de la Sarthe par la gauche, celle de la Corrèze par la droite ou l'élection de quelques conseillers généraux pour le FN) pourraient donner le ton de la soirée électorale.


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