lundi 15 novembre 2010

Allocution d'Hervé Morin Président du Nouveau Centre - 15 Novembre 2010 11h30

Mesdames et Messieurs,

Mon sort était déjà scellé depuis avril 2010, dès lors que j’avais affirmé ma conviction de la nécessité d’une candidature centriste autonome aux prochaines échéances électorales et notamment à l’élection présidentielle en affirmant en quelque sorte la nécessité de construire une majorité capable d’organiser la pluralité des ses convictions et de ses sensibilités.
J’ai réaffirmé cette conviction au Président dimanche dernier. J’avais eu le sentiment d’une meilleure écoute.
Cependant, la formation d’un gouvernement refermé sur sa base UMP, sinon RPR, nous a démontré qu’il n’en était rien.
Le gouvernement s’inscrit clairement par sa constitution dans une seule perspective de combat électoral.
Tout indique que le Président et le Premier Ministre ont donné le coup d’envoi de la campagne électorale de 2012.Je n’avais donc pas ma place au sein du gouvernement mais je demeure pour ma part convaincu que dans une société moderne par nature complexe, et diverse, où l’offre est infinie dans tous les segments de la vie de nos compatriotes, la démocratie ne saurait faire exception.
La vie politique a besoin de pluralisme et la démocratie française d’équilibre, plus encore que toute autre compte tenu du poids de l’exécutif et notamment du Président de la République dans les institutions de la Ve République.
Au lendemain d’une confrontation sociale très dure, j’estime qu’il appartenait au Président et au Premier ministre de construire un gouvernement de rassemblement et d’expression de différentes sensibilités de la majorité.Il n’en a pas été le cas et je le regrette.
Pourquoi a-t-on besoin du Centre, et pourquoi le Centre n’a peut-être jamais été aussi utile ?
Car notre vision globale du monde, le basculement inexorable de l’équilibre des puissances vers la zone Asie-Pacifique, l’émergence économique mais aussi politique des grandes nations comme le Brésil, l’Inde ou la Chine, impose une construction politique de l’Europe pour que nous puissions encore peser sur les affaires du monde dans les décennies à venir. Les centristes sont les seuls à défendre une Fédération d’Etats nation reposant sur la mutualisation de parts de souveraineté.
On a aussi besoin du centre car nous voulons que soit reconnues et entendues les forces d’imagination, d’inventivité, de création, d’anticipation, d’expérimentations sociales, qui sont dans tous les interstices de la société française.
Ces forces enragent de ne pas lutter à armes égales dans le combat de la mondialisation ou enragent qu’on ne leur simplifie pas la vie. Je veux aller à la rencontre de ces forces qui sont dans les plis et les creux de tous les territoires et construire avec elles un autre projet.
En quelque sorte, porter une société de la reconnaissance, où l’effort de chacun à l’œuvre collective quelque soit son niveau de qualification, de fonction, quelque soit son rang dans la société est reconnu et valorisé.
On a besoin d’un centre car nous voulons porter une politique de responsabilité qui soit juste comme nous le faisons depuis trois ans, par exemple lors des débats budgétaires avec la suppression du bouclier fiscal ou la réduction des niches fiscales.Il ne s’agit pas de mettre de côté nos différences avec l’UMP, ni de les exacerber car nous demeurons responsables de la réussite de la majorité, mais de faire en sorte qu’elles soient respectées et d’en faire une richesse commune au sein d’une majorité réellement plurielle. Il ne s’agit pas d’ignorer nos différends avec l’UMP mais de savoir les comprendre et les dépasser au sein d’une coalition équilibrée.
La coalition, je le pense profondément, est une vraie réponse au besoin de pluralisme de nos sociétés et à la complexité croissante des problèmes auxquels nous devons faire face. Pour moi, le débat entre partis associés n’est pas une faiblesse mais une force, un atout pour la réforme et la juste décision, au sein de la majorité parlementaire comme au sein de l’exécutif. La majorité doit être une maison commune, pas un musée. Et qui dit maison dit espace de vie, circulation de idées, expression des personnalités diverses.
Pour cela, je me suis fixé un cap et une volonté.
Le cap c’est faire en sorte que les Centristes puissent porter un projet autonome pour la Présidentielle de 2012 dans un centrisme de construction et non d’opposition.
Une volonté : rassembler tous les Centristes indépendants dans une démarche clairement partagée par tous et ayant cette même ambition.
J’y mettrai toute mon énergie et celle de mon parti qui, vous le savez, regroupe 16.000 militants, 40 parlementaires dont un groupe à l’Assemblée nationale et près de 2000 élus locaux.
C’est pourquoi je vais poursuivre avec encore plus de disponibilité et d’ardeur un tour de France pour aller à la rencontre de ces forces formidables d’innovation et de création pour partager mes convictions et construire avec elle un nouveau projet.
Je mets le parti en ordre de marche.
- Je réunis les secrétaires nationaux du Nouveau Centre demain matin et leComité exécutif du parti demain soir.
- Je réunis un Bureau politique la semaine prochaine et rencontrerai un millier de nos élus locaux le 24 novembre.
- Enfin, un Conseil national extraordinaire sera convoqué avant la fin de l’année.
Vous le voyez, ma détermination ressort renforcée de la situation politique nouvelle dans laquelle nous nous trouvons.

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