vendredi 27 août 2010

La bataille du centre ravivée par la «dérive» de l'UMP

MoDem, Nouveau Centre et Alliance centriste se disputent l'espace politique laissé par le parti majoritaire.

La géographie politique a horreur du vide. La «dérive droitière» dénoncée par Jean-Pierre Raffarin laisse au centre de l'échiquier un espace que les héritiers de l'UDF se disputent plus âprement que jamais. MoDem, Nouveau Centre, Alliance centriste… Tous se réclament détenteurs d'un morceau de la vraie croix centriste et porte-drapeau de cette famille de pensée qui n'a jamais été aussi absente du débat public depuis quarante ans. Ce printemps, les centristes se sont retrouvés quasiment unis pour imposer leur vue sur la réforme des collectivités suscitant l'espoir d'un rapprochement plus durable.

C'est pourtant une nouvelle fois en ordre dispersé qu'ils abordent cette rentrée. Ce week-end, Hervé Morin réunit ses troupes à La Grande-Motte pour les universités d'été du Nouveau Centre. Dans le même temps, Jean Arthuis tiendra les premières assises de l'Alliance centriste chez lui en Mayenne. François Bayrou renvoie quant à lui à fin septembre ses «universités de rentrée».

Période «cruciale»

Chacun en convient pourtant, l'automne 2010 sera déterminant. François Bayrou juge la période «intéressante» (lire ci-dessus). Elle est «cruciale», selon Jean Arthuis, car c'est maintenant que se préparent les dernières élections avant 2012: les cantonales et sénatoriales de 2011. Il espère voir «tous les centristes se présenter sous une même étiquette, celle d'un collectif qui pourrait préfigurer une nouvelle fédération de type UDF».

La rentrée sera «décisive», ajoute un cadre du Nouveau Centre : «si Hervé Morin, crédité de 2 % dans les sondages, veut construire sa candidature pour 2012, c'est maintenant qu'il doit rompre avec l'UMP», estime-t-il. Les interlocuteurs du ministre ont d'ailleurs remarqué qu'il parlait maintenant de son portefeuille au passé composé

«Morin, Arthuis, Bayrou: chacun préfère être maître de sa boutique plutôt que de bâtir une maison commune», déplore un parlementaire Nouveau Centre. À moins qu'un autre homme parvienne à les mettre tous d'accord: les radicaux annoncent pour le week-end prochain un «grand discours politique» de Jean-Louis Borloo. «Nous y serons attentifs, explique Jean Arthuis. Mais il ne sera pas commode pour un membre du gouvernement dont le parti est une composante de l'UMP de proposer une alternative.»

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