mercredi 10 février 2010

François Bayrou et ses abus de pouvoir



On dit que ce sont les cordonniers qui sont les plus mal chaussés. Ce proverbe est-il aussi vrai pour les démocrates ? C'est la question que l'on peut se poser à la lumière de deux événements qui viennent de se produire au sein du MoDem en préparation des élections régionales.
François Bayrou, président du MoDem.

La semaine dernière, les adhérents du Mouvement Démocrate de toutes les régions de France devaient voter pour ou contre les têtes de listes que la direction leur propopsait pour les prochaines élections régionales. Les scrutins ont eu lieu par Internet.
Seule région de France dans ce cas, les adhérents de Picardie ont dit non aux propositions de la direction du MoDem par 49,55% (contre 45,95%) et ont ainsi rejeté par leur vote les candidats proposés.


Or, contre toute attente, et malgré un résultat sans équivoque, la direction du Mouvement Démocrate leur a fait savoir qu'ils ne changeraient pas de candidats et qu'ils ne tiendraient donc pas compte de l'avis des adhérents au motif que... les tracts étaient déjà en cours d'impression.
Bien décidés à faire valoir un choix exprimé par un processus démocratique, les adhérents de Picardie viennent de rédiger une pétition désormais en ligne.

Autre région, autre entorse à la démocratie : le Languedoc Roussillon où la situation est la suivante.

Deux équipes s'affrontaient dans cette région, Marc Dufour, président de MoDem de l’Hérault et Patrice Drevet, membre de l'Alliance Ecologiste Indépendante soutenu par des adhérents du MoDem. Pour arbitrer cette rivalité, Bayrou s'est déplacé en personne et a décidé de s'en remettre à une primaire pour départager les candidats.
Dufour l'a gagnée avec plus de 60 % des voix, ce qui lui a permis de commencer à monter sa liste. Son investiture fut ensuite validée par le conseil national, conformément aux statuts.
Mais c'était sans compter les sondages. Bayrou est inquiet. Dufour est crédité de 3% d'intentions de vote alors que Devret est environ à 7%. Virage à 180 degrés, contre l'avis des adhérents, Bayrou retire son investiture de manière autoritaire à Dufour pour la donner à Drevet. Et Bayrou qui critique les sondages à longueur de journée de s'appuyer dessus pour définir sa stratégie politique régionale.

Résultat des courses, en Languedoc-Roussillon, le candidat investi par les adhérents (Dufour) fera campagne contre le candidat investi par Bayrou (Drevet).
Ces deux exemples sont tristement révélateurs de ce qui se passe au MoDem depuis des mois et de la dérive autocratique qui pousse ce mouvement à être l'un des moins démocrates du paysage politique français. La nouveauté est que Bayrou le fait désormais à visage découvert et ne se cache plus de mépriser la voix de ses propres adhérents.



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